55% des entreprises françaises ont connu une cyber attaque en 2014. 80% des attaques ont pu aboutir « grâce » à une erreur humaine, « un mauvais clic ». Le 7 juillet dernier, les Ateliers-Débats de l’IRT Nanoelec invitaient les acteurs du secteur à une réflexion autour des compétences en matière de sûreté et sécurité dans le domaine des objets et systèmes connectés. Si des solutions techniques existent, une étude réalisée par le cabinet Katalyse fait apparaître de véritables besoins en compétences et en formation dans ce domaine. Un nouveau chantier pour l’IRT Nanoelec, dans lequel GEM et Grenoble INP sont aujourd’hui pleinement investies.
L’essor des objets connectés est fulgurant dans tous les secteurs : 26 milliards sont en circulation dans le monde aujourd’hui, un chiffre qui devrait atteindre 50 milliards dans 5 ans selon Gartner. Pourtant, si l’environnement économique, technologique et humain est très favorable à l’explosion de ce marché, la trop faible sécurisation des systèmes risque à terme de constituer un frein majeur à la poursuite de son développement. « Ce danger, actuellement latent, deviendra l’enjeu crucial de demain », constate Hervé Dissaux, consultant manager associé du cabinet Katalyse. « Pour autant, la prise en compte par les programmateurs et les architectes de système des carences en sécurité demeure encore très faible. » Un phénomène particulièrement marqué du côté des PME qui pâtissent souvent d’un manque de compétences en interne et d’un faible nombre de prestataires externes. « Les enjeux sont aujourd’hui nombreux pour l’entreprise : elle se doit d’améliorer la sûreté des processus et des structures, concevoir des solutions adaptées, auditer la sécurisation des systèmes, savoir réagir en cas d’incident… Pour cela, les postes de responsable de la sécurité et du management des risques doivent se multiplier et les utilisateurs des systèmes être formés », poursuit Hervé Dissaux dans les conclusions de son étude.
Des conclusions confirmées lors des échanges nourris de l’atelier-débat du 7 juillet dernier. Les acteurs présents ont exprimé un besoin de renforcer leurs connaissances juridiques, de revaloriser les métiers dans le secteur de la sûreté-sécurité ou encore d’être sensibilisés aux risques de non-sécurité. Tous plaident pour une offre de formation continue et un travail en équipe pluridisciplinaire. Pour répondre à ces attentes, les équipes Formation de l’IRT Nanoelec se sont emparées du sujet : elles planchent actuellement avec les industriels sur le montage de formations dans ce domaine.
Pour en savoir plus : pascal.lefort@grenoble-em.com ; nadine.guillemot@grenoble-inp.fr