Comment la Blockchain peut-elle contribuer à protéger l’identification numérique d’une personne ou d’une entreprise ?

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Le Ministère de l’intérieur, l’IRT Nanoelec avec le CEA et Thales publient un Livre Blanc de réflexion partagée sur les perspectives futures de la technologie Blockchain, notamment en matière de gestion de l’identification numérique.

L’identification numérique est au cœur de la confiance de l’économie digitale : si elle est indispensable à la sécurisation des transactions, nous savons que la détention des données personnelles des usagers constitue l’une des bases du modèle économique des géants du web ; De son côté, l’Etat est en recherche permanente d’adaptation de ses éco-systèmes d’identité aux enjeux de protection de la vie privée1, de la mise en conformité avec les nouvelles réglementations anti-fraude, ou encore de  la prévention du vol et de l’usurpation d’identité.

Le concept d’identité auto-souveraine (Self sovereign Identity, SSI), encore appelé « autodétermination informationnelle », fournit une piste intéressante pour répondre dans l’avenir à ces défis. Implémenté par une blockchain intrinsèquement sécurisée, il pourrait offrir à chacun la faculté de détenir et de contrôler les éléments liés à la numérisation de ses attributs  d’identité sans intervention d’une instance centralisant les données pour accéder à un service, démontrent les auteurs du Livre Blanc « Blockchain et Identification Numérique » édité par le Ministère de l’intérieur, l’IRT Nanoelec avec le CEA et Thales, qui sort ce mois-ci2.

Si les usages précis associés à cette technologie restent encore à définir, le livre blanc contribue à en définir les possibles contours. Il participe ainsi d’un indispensable travail prospectif.

A travers sept cas d’usages qui vont de l’établissement de documents d’état-civil non falsifiables à la gestion de l’autoconsommation d’énergie en copropriété, le Livre Blanc explore les réponses susceptibles d’être apportées par la blockchain au besoin de confiance et de facilitation généré par la numérisation de notre quotidien.

Les auteurs avancent que « dans de nombreux cas, l’emploi d’une blockchain en complément d’autres infrastructures […] pourrait aider à dissocier identification et authentification ».

Le Livre Blanc suggère la mise en œuvre de plusieurs actions conjointement par les pouvoirs publics et les entreprises privées, avec le concours des instances de normalisation et des centres de recherche. Ses auteurs recommandent une approche permettant d’envisager la qualification de la blockchain comme service de confiance par les autorités européennes en accompagnement du projet European Blockchain Services Infrastructure (EBSI)3.

  • A consulter ici, le Livre blanc « Blockchain & indentification numérique »
  • En parallèle, la commission européenne vient de publier son projet de règlement européen sur l’identité numérique : A consulter ici.

    1. Conformément à la réglementation européenne cf. RGPD
    2. Le livre blanc « Blockchain et Identification Numérique », édité par le Ministère de l’Intérieur, est cosigné par Sophie Coutor, administratrice générale, cheffe de la Mission normalisation numérique au ministère de l’Intérieur, Christine Hennebert, chercheure en cybersécurité au CEA-Leti dans le cadre de l’IRT Nanoelec et Mourad Faher, ingénieur normalisation chez Thales. Il est basé sur les travaux du groupe de travail « blockchain et identité » (BCID) qui regroupe des experts du secteur public et du secteur privé dans les domaines juridiques, des services aux citoyens et aux consommateurs, de la sécurité, de la cybersécurité et de l’innovation numérique.
    3. Le secteur public européen joue un rôle de pionnier dans la Blockchain en construisant sa propre infrastructure de base de Blockchain pour les services publics avec l’objectif de la rendre interopérable avec les plates-formes du secteur privé. Il s’agit de l’infrastructure européenne des services de la Blockchain (EBSI). En savoir plus ici.