- Le contexte actuel est-il favorable à l’évaluation des politiques publiques ?
Oui ! Après 2015 année internationale de l’évaluation, les initiatives sont nombreuses pour que l’évaluation prenne toute sa place dans la décision de conduite des politiques publiques. C’est vrai de manière générale (voir https://www.evaluationvigie.fr/quel-est-limpact-des-evaluations-de-politiques-publiques-sgmap/ ), c’est vrai pour les outils du Programme d’Investissement d’avenir. A titre d’exemple, les IRT, dont Nanoelec, ont bénéficié d’une évaluation mi 2015. Les résultats, favorables, nous permettent de nous projeter jusqu’en 2020. Une nouvelle évaluation mi 2019 sera décisive pour la période 2020-2025 voire 2030.
- Pouvez-vous nous faire un bilan d’avancement de l’étude d’impact économique trois ans après son démarrage.
Nous avons décidé dès 2013 de faire de l’évaluation d’impact économique de Nanoelec une préoccupation importante, à la fois parce que nous avons un souci d’utilisation optimale des financements publics, que c’est un des critères principaux pour la poursuite du financement des activités de Nanoelec, mais aussi parce que mesurer c’est progresser dans nos pratiques, notre gouvernance, nos choix, avec à la clé une performance accrue. Un premier jalon a été un Rendez-vous Nanoelec consacré à l’évaluation d’impact en février 2016, avec la restitution des premières études par les experts du domaine mobilisés par Nanoelec. En 2016 et 2017, nous avons poursuivi avec deux études, l’une sur l’évaluation des modes de collaboration des grands groupes de par leur appartenance à Nanoelec, en particulier le multi partenariat, l’autre sur une analyse contrefactuelle de l’impact sur les PME de leur participation aux programmes de l’IRT, en particulier Easytech. Il est prévu de rendre un rapport d’étape à mi année, le second semestre devant permettre de présenter largement les résultats et de formuler les recommandations.
- Que manque-t-il aujourd’hui pour bien apprécier l’impact socio-économique de l’IRT Nanoelec
Il s’agit bien d’un rapport d’étape, pour plusieurs raisons. D’abord, Nanoelec a commencé ses activités en 2012. Les données en matière d’effectif, de chiffre d’affaire, de fonds propres, de capital humain (catégories socio-professionnelles) …. sont rarement disponibles au-delà de 2014 ou 2015. Or l’effet pour un industriel de sa participation à Nanoelec se fait sentir selon les projets entre un à cinq ans après la fin des travaux, il faut donc une évaluation sur la durée. Ensuite, certains champs d’investigation n’ont été que partiellement explorés, en particulier ce qui a trait au capital humain, principal actif d’un outil comme Nanoelec : attraction, mobilité des talents, autant de sujets d’intérêt et d’axes de progrès. Enfin, l’imbrication des dispositifs d’appui à l’innovation est d’une grande complexité, et il est visé une homogénéisation de l’évaluation d’impact entre outils du PIA du bassin d’emploi, entre outils similaires du PIA comme les IRT, entre dispositifs publics analogues comme les appuis aux PME. Cette cohérence doit éclairer l’interprétation des résultats et conforter les recommandations. La démarche d’évaluation entreprise dans le cadre Nanoelec est donc de longue haleine, mais d’intérêt général.